artiste

Il s’agit moins de me « rêver », encore moins de ressembler que de me réaliser. »

Comment définiriez-vous l’art ?
Il s’agit là d’un mot valise dans lequel, aujourd’hui, tout le monde peut mettre à peu près tout et n’importe quoi. Ety­mologiquement, il dérive de « ars », qui signifie maîtrise des techniques et que l’on employait pour qualifier l’art des « oeuvriers », ceux qui oeuvrent, qui travaillent. Je n’ai ni cette maîtrise, ni n’ai appris de techniques. Ma définition sera donc humble et ne vaudra que pour moi. Il s’agit d’un terrain de jeu quasi illimité à l’expression de « qui » je suis, sans barrières ni pare-fous.

Quelle artiste souhaitez-vous devenir ?
Celle que je peux être. Il s’agit moins de me « rêver », encore moins de ressembler que de me réaliser. Je ne suis déjà plus celle de mes débuts, mon travail, et moi par conséquent, ayant evolué.

Pouvez-vous nous dire quelles sont vos influences ?
Elles sont multiples mais se nourrissent à la source de mon quotidien. Il peut s’agir d’un lieu, d’un instant, d’une personne, d’un sentiment ou d’une envie. Quoi que ce soit, ce sera l’ex­pression de mon impression.

Essayons d’évoquer le futur, en quoi le projet « Judaïca » est-il important à vos yeux ?
« Judaïca » est plus qu’un projet, il est moi. Cela peut paraître indécent en l’exprimant de la sorte, mais il est ce que j’ai reçu, ce que je fais de ce que j’ai reçu et ce que je veux transmettre. Il est mon essence, ma particule élémentaire.

Pourquoi avoir choisi le thème de la religion ?
Lorsque l’on évoque le peuple Juif, on parle autant d’identité, de nation que de religion. Les deux sont intimement liés et in­terdépendants. S’agissant de mes racines, il s’agit moins d’un choix que d’une évidence.

Feriez-vous un lien entre religion et art ? Lequel est-ce ?
Les plus grandioses des ré­alisations, quelles qu’elles soient, où qu’elles soient, n’auraient jamais vu le jour si elles n’avaient pas été portées par la foi. S’il y a un lien, un phénomène premier, c’est la foi qui a poussé les hommes au meilleur, comme elle peut les pousser au pire d’ailleurs. Le peuple Juif a une particularité, du fait de sa récente « sédentarisation », il n’y a que peu de réalisa­tions monumentales. Le livre et la lettre en revanche sont une part non négligeable de notre identité. Mon travail s’inscrit dans cette tradition et sa fragilité, les supports de toile, reflètent celle des textes que nous chérissons.


Prochaine exposition au Café des psaumes le 04 janvier 2018

VERNISSAGE
11 janvier 2018 DE 18h à 21h

CAFE DES PSAUMES
16 ter rue Rosiers 75004 Paris -Tél : 01 75 77 71 72

Du 15 avril au 22 avril 2018 a Tibériade en Israël

 

Joëlle POLYDOR