L’EXPLOITATION MINIÈRE AU CANADA

L’industrie minière en tant que telle a toujours compté dans l’histoire canadienne : il est difficile d’oublier la ruée vers l’or lorsque l’on évoque le Yukon et le Klondike.

Toutefois, c’est dans les deux dernières décennies que le secteur minier a connu sa plus grande effervescence (et cela est vrai dans tous les pays producteurs), sous la pression exercée par les besoins industriels mondiaux.

Du fait de sa riche géologie (1,5 millions de km2, bouclier canadien, les Appalaches, Grenville, basses terres du Saint Laurent), le Québec est bien placé pour une production minière (or, argent, fer, nickel, aluminium, diamants et niobium en majorité). L’exploitation y a véritablement débuté à la fin du XIXème : des sites de production de cuivre, d’or, de nickel, de fer et d’amiante ont ainsi vu le jour. D’un point de vue purement administratif, le Québec est une des juridictions les plus favorables au monde pour les investisseurs miniers (6e place à l’échelle mondiale, selon le classement 2017 du Fraser Institute). Cela ne doit pas faire oublier les impacts environnementaux, sociaux, même si différentes réglementations et gestions responsables tentent de minimiser les dégâts produits. Le Québec se positionne en tête avec des lois environnementales et d’acceptations sociales fortes imposées aux minières depuis plus d’une décennie.

L’exploitation minière du diamant au Québec

En termes d’explorations des gemmes, c’est vers le diamant qu’ont été déployés les moyens au Québec. Suite aux campagnes d’exploration effectuées, la région des monts Otish a révélé un fort potentiel comme le montre cette carte : La première mine de diamant québécoise (la mine Renard) a été mise en service fin 2016 par Stornoway Diamonds. Ailleurs au Canada, ce sont les Territoires-de-Nord-Ouest qui se distinguent par leur production de diamant. Le Québec exploite des diamants de qualité gemme (pour la joaillerie), et des diamants de qualité industrielle. Ceux-ci vont entrer dans la composition et la fabrication de : certains outils et équipements dits « aux diamants » ( trépans, segments pour lames circulaires, meules, bites de forage, etc), abrasifs (dans les matériaux de forage, de coupe, de meulage et de polissage).

Les autres pierres gemmes au Québec

Les autres gemmes ne bénéficient pas de cet effort de recherche et restent plutôt dans le giron des collectionneurs et prospecteurs particuliers. Toutefois, trois sites sortent du lot et sont exploités de façon saisonnière : les cristaux de quartz sont extraits du site Cristal du Lac, près de Métabetchouan (Lac-Saint-Jean) ainsi que de Mine Cristal (en Estrie). En Gaspésie, se trouve un site contenant des agates, au mont Lyall.

Les découvertes récentes au Canada

Plus largement dans le Canada, d’autres gemmes ont été découvertes mais pas encore exploitées à grande échelle, et font des cibles intéressantes pour la future production de gemmes au Canada. C’est le cas des occurrences significatives et mines ayant fourni des pierres taillées pour la bijouterie : grenat hessonite (Québec); labradorite (Terre-Neuve-et-Labrador); citrine, émeraude et rhodonite (Yukon), opale, rhodonite et jade néphrite (Colombie-Britannique); iolite et tourmaline (Territoires du Nord-Ouest); iolite, améthyste et quartz rose (Ontario). Récemment ont été rapportées des découvertes de saphir, émeraude, opale, grenat, tourmaline et spinelle bleu au cobalt.

L’ammolite du Canada : une pierre unique

L’ammolite se trouve en Alberta, au Canada (aussi appelé Calcénite et Korite) dans les mines Aurora Ammolite Mine et Korite International Mine (sud-ouest de l’Alberta). L’origine de son nom vient de l’ammonite, fossile de céphalopode marin qui vivaient dans les eaux des océans il y a plusieurs dizaines à centaines de millions d’années. Ces fossiles sont présents en de nombreux endroits dans le monde mais seulement quelques sources d’ammolite ont été découvertes en plus du Canada, en Utah (US), en Angleterre, au Maroc et à Madagascar.

Le Canada, royaume du jade néphrite

Sur les 1200 tonnes annuelles de jade néphrite inondant le marché mondial, les 3/4 proviennent de la Colombie-Britannique, et sont principalement exportés sur le marché asiatique. Le jade néphrite de la Colombie-Britannique (Dease Lake, Mount Ogden, et Cassiar) sous-forme brute de bonne qualité se vend de 200$ à plus de 1000$ le kilo.

Par Marie-Hélène Corbin