Femme noire, femme française : les nouvelles identités

Comme elle se présente dans sa conférence TEDx Talk (www.ted.com), Rokhaya Diallo est une TCK (Third Culture Kid) : une enfant qui a été élevée au sein d’une culture qui n’est pas celle de ses parents.
Rokhaya est une femme audacieuse et authentique qui veut faire bouger les lignes. Journaliste, écrivaine et réalisatrice française, Rokhaya Diallo est souvent d’abord définie par ses observateurs comme une femme noire. C’est d’ailleurs sur la chaîne télévisée BET (Black Entertainment Television) qu’on la retrouve animatrice.

Soit, ses recherches sociologiques concernent principalement les questions d’égalités (raciale, sexuelle, religieuse, etc.). Mais c’est justement dans ce monde d’image où la couleur de peau demeure un trait essentiel de la perception de l’autre que la journaliste souhaite susciter les discussions autour des nou­velles identités métissées. Si en France les statistiques eth­niques sont à ce jour toujours interdites, il suffit de regarder les chiffres des autres pays pour comprendre que plus le temps passe, plus la mondialisation s’accroît, plus nous nous mélan­geons. La diversité culturelle est donc une conséquence inévi­table de notre 21ème siècle globalisé.

Rokhaya Diallo a toujours été passionnée par ces sujets socié­taux essentiels. À la radio, à la télévision et lors de documen­elle ne cesse de questionner des sujets d’identités et de multiculturalisme. Pour se faire une idée plus précise de son travail, un simple coup d’oeil à sa bibliographie suffit à com­prendre les sujets qui l’interrogent : « La France Une et Multicul­turelle » (Fayard), « À Nous la France » (Michel Lafon), « Comment parler de racisme aux enfants » (Le Baron Perché). L’auteure s’est également illustrée dans le domaine de la bande-dessi­née avec « Pari(s) d’Amies » (Delcourt). Son documentaire « De Paris à Ferguson, coupables d’être noirs » évoque quant à lui les idées véhiculées par cette nouvelle génération d’activistes noirs américains nées des dernières vagues de violences poli­cières, aux États-Unis et dans le monde.

Lors de l’exposition Afro ! qui s’est tenue fin 2017 à la Maison des Métallos à Paris (www.maisondesmetallos.paris), Rokhaya Diallo accompagnée de l’auteure, photographe et illustratrice Brigitte Sombié, abordait la question du métissage en prenant pour sujet la tendance « Nappy ». Au cours des entretiens, ren­contres, photos et témoignages, les parisiennes noires et mé­tisses y racontaient leur identité multiple et cette volonté de s’affirmer en tant qu’individus. Si certaines sont nées avec, ou ont très tôt adoptée, la culture française, leur lien au continent africain est nécessairement inscrit sur leur apparence physique. Plutôt que de gommer cette différence, ces femmes ont décidé de l’épouser en l’assumant totalement. Il s’agit de mettre en avant nos différences pour mieux se comprendre lorsque nous comprendrons qu’il y a autant de cases que d’individus.
L’exposition a donné naissance à un très beau livre éponyme co-écrit par ses deux conceptrices, Diallo et Sombié.

En 2017, Rokhaya Diallo lance également son blog RokMyWorld (www.rokmyworld.fr) où vous retrouverez, en plus de toute son actualité, ses réflexions sur un monde divers et ses espoirs pour une mixité tolérante.
La journaliste a également été l’une des 500 leaders invités du premier sommet de la Fondation Obama à Chicago réunissant 400 américains et 100 internationaux issus de 60 pays. Elle est la seule française à avoir été conviée. Chapeau !